À Compiègne, distribution de colis pour les étudiants, mais pas que...

A Compiègne, distribution de colis pour les étudiants, mais pas que…

Chaque vendredi, de nombreux bénévoles organisent une distribution de produits alimentaires et ménagers aux étudiants en difficulté 🎁

distribution colis pour les étudiants

La précarité étudiante est une problématique qui n’a fait que grandir depuis le début de la crise sanitaire. Avec notamment l’UTC (Université de Technologie de Compiègne), l’agglomération de Compiègne compte un très grand nombre d’universitaires. Depuis le 18 février, les habitants de Compiègne et le milieu associatif se mobilisent pour aider ces étudiants en difficulté en organisant une distribution de colis alimentaires et ménagers chaque vendredi.

Benjamin Belaïdi est le coprésident du Conseil de Développement pour Compiègne, l’association qui porte l’action. Il nous en dit plus sur cette opération.

Samedi : jour de collecte

Cette opération de distribution de colis au profit des étudiants à Compiègne est possible grâce aux dons. Et pour obtenir ces dons, nombreux sont les bénévoles qui se mobilisent à la recherche d’entreprises partenaires et de dons. Une recherche qui a porté ses fruits, car une vingtaine d’entreprises ont apporté leur contribution au moins une fois depuis février. Des contributions indispensables, à l’image de l’entreprise Unilever, qui a fait le don de huit tonnes de dentifrice

Les commerces de proximité contribuent également à l’opération : les boulangeries donnent leurs invendus en fin de journée, les marchands de fruits et légumes ce qui leur reste à la fin du marché… Tout le monde se mobilise !

Chaque samedi, ces bénévoles se rendent en supermarché pour une collecte qui fait appel à la solidarité de chacun. Chaque client venant faire ses courses peut déposer dans les caddies des bénévoles des denrées alimentaires ou des produits ménagers. Lors de la dernière récolte, ce ne sont pas moins de 25 chariots qui ont été remplis ! Ce moment de collecte est également un moyen de sensibiliser le public à la précarité étudiante.

Il y a encore des gens qui ne comprennent pas pourquoi nous aidons les étudiants, explique Benjamin Belaïdi. Beaucoup se demandent ce que font les parents… Mais la précarité étudiante est un problème qui a toujours existé. Il n’a malheureusement fait que s’amplifier avec la crise sanitaire.”

Vendredi : jour de distribution

Après l’opération collecte, c’est l’opération distribution ! Chaque vendredi entre 16h et 18h30, ce sont entre 120 et 150 étudiants qui viennent dans la salle de quartier du Camp de Royallieu de Compiègne pour recevoir leurs colis de produits alimentaires et ménagers. Des horaires qui peuvent être adaptés pour les jeunes avec des horaires plus stricts ou un job. Pour profiter de cette aide, les universitaires n’ont qu’à s’inscrire par mail, et présenter leur carte étudiante, rien de plus ! 

Au début, les étudiants recevaient des colis déjà prêts. Mais les bénévoles se sont vite rendu compte que tous n’avaient pas les mêmes besoins. C’est pour cela qu’aujourd’hui, ce sont les principaux intéressés eux-mêmes qui composent leur colis en fonction de leurs nécessités. Un colis qui équivaut à 25 euros de produits du quotidien.

Nous faisons une distribution de colis, mais également de repas, ajoute Benjamin Belaïdi. Nous fournissons les ingrédients et quelques bénévoles cuisinent. Comme ça, l’étudiant repart avec son colis et un repas chaud !”

Vendredi : jour de partage

Mais pour les étudiants comme pour les bénévoles, ce n’est pas qu’une simple distribution. C’est également un moment de partage, un moment convivial, qui a pour objectif de sortir les jeunes de l’isolement dont ils sont victimes en temps de confinement et de cours en ligne.

Ici, pas de file d’attente ! En attendant qu’ils soient appelés pour récupérer leurs colis, les étudiants sont invités à participer à de nombreuses activités sportives et musicales à l’extérieur. Football, pétanque, volley… Des sports collectifs, enfin ! Un club de volley de la ville a même été mobilisé pour que chaque semaine, un éducateur sportif soit là pour animer les activités. À l’intérieur, une psychologue est aussi présente, et propose aux étudiants des consultations gratuites, ainsi que l’association E2RS, qui prête et répare des ordinateurs.

Ce que nous voulions éviter à tout prix, c’était de voir des étudiants qui faisaient la queue, tête baissée, honteux, développe Benjamin Belaïdi. Nous voulions que les étudiants viennent partager un bon moment.”

Un bon moment, c’est la promesse faite aux étudiants, et c’est le résultat de l’opération. La preuve : plusieurs d’entre eux sont devenus bénévoles et aident à la collecte, à la sensibilisation et à la distribution.

Cette opération qui ne devait durer normalement que quelques semaines, devrait finalement durer jusqu’à la fin du confinement.

Benjamin Belaïdi a également écrit des courriers officiels à différents élus, et même au Président de la République, pour les interpeller de cette situation que vivent les étudiants. “Ce n’est pas à nous seuls de leur venir en aide, nous avons besoin d’être soutenus !

Photo de couverture : ©Benjamin Belaïdi