Mais qui est-elle donc, cette femme juchée en haut de sa colonne ?
C’est un symbole de la ville : la Déesse de la Grand-Place de Lille. De là-haut, elle règne en maître. Mais qui est-elle ? Qui représente-t-elle ? Nous vous révélons cinq choses que vous ne saviez sûrement pas sur elle.
L’histoire de la Déesse de la Grand-Place de Lille commence en 1792 lorsque les Prussiens assiègent la ville. Malgré le siège et les bombardements, la ville reste fidèle à la nation française et finit par sortir invaincue de cette longue semaine de siège. C’est en hommage à cette résistance que la ville veut ériger un monument.
Mais ce n’est que cinquante ans plus tard que le monument est né. Il est inauguré le 8 octobre 1845.
Pour nous, la Déesse a toujours régné en maître sur la Grand-Place de Lille. Et pourtant, cette statue ne devait pas être à Lille, mais à Paris ! Selon la petite histoire, la Déesse de bronze devait être montée au sommet de l’Arc de Triomphe, dans la capitale française.
Mais c’est à Lille que la colonne pour porter la Déesse a commencé à se construire. Mais encore une fois, pas sur la Grand-Place, mais sur la place Rihour. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, c’était sur cette place que se trouvait la mairie (incendiée en 1916).
La Déesse a aussi eu le droit à des vacances, mais qu’une seule fois dans son existence : elle a été descendue de sa colonne en 1989 pour la construction du parking souterrain de la place. D’ailleurs, c’est seulement après ces travaux que la fontaine au-dessous de la Déesse a été construite.
Comment vous l’appelez, vous ? Cette dame en haut de sa colonne ? La Déesse ? Aujourd’hui, la statue porte officiellement le nom de Déesse au Boutefeu. Pourtant, à l’époque, elle s’appelait tout simplement la « Ville de Lille ». Son nom « Déesse » vient en fait du surnom que lui donnent les Lillois dès son inauguration.
Avez-vous déjà vu le visage de la Déesse de la Grand-Place de Lille de près ? La Déesse est une allégorie de la ville. Elle représente la résistance et la puissance de la ville de Lille. Et elle a le visage plutôt sévère. De quoi faire peur à l’ennemi ! Sur sa tête, elle porte une couronne de briques, représentant les tours de la ville.
Selon les dires, ses traits seraient inspirés de ceux de Madame Bigot-Danel, l’épouse du maire de l’époque de l’inauguration, Louis Bigot-Danel.
Attention, la Déesse est prête à se défendre ! Dans sa main droite, elle brandit un boutefeu, pour allumer les mèches de canons.
De sa main gauche, elle pointe le sol du doigt. Serait-ce nous, riverains et touristes de la Métropole, qu’elle désigne ? Non, la Déesse désigne en fait les inscriptions du socle, et plus précisément la déclaration du maire de Lille, François André-Bonte, refusant la reddition de la ville aux Prussiens.
« Nous venons de renouveler notre serment d’être fidèle à la Nation, de maintenir la Liberté et l’Égalité ou de mourir à notre poste. Nous ne sommes pas des parjures. »
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