Laurent, de Ludibreak, à Lille : « un peu plus de 800 jeux de société »

Laurent, de Ludibreak, à Lille : « un peu plus de 800 jeux de société »

Combien de jeux de société connaissez-vous ? A Ludibreak, on vous propose d'en découvrir de toutes sortes autour d'un bon petit plat !

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Laurent Guylbert a 47 ans et est passionné de jeux de société. Tellement passionné qu’il y a deux ans, il créé son café-restaurant ludique, Ludibreak, à Lille.

Il nous en dit plus sur ce concept de restaurant si particulier.

Quel est le concept de Ludibreak ?

Le concept est assez simple. Aujourd’hui, sur la Métropole Lilloise, trouver un cadre familial où vous pouvez venir en famille jouer aux jeux de société, et donc sortir un peu les enfants des tablettes, des jeux électroniques, etc., c’est plutôt compliqué.

Donc l’idée est venue de ce concept d’inviter des amis à la maison, de manger un morceau, de boire un coup autour d’une table, de jouer à quelques jeux. On s’est tout simplement dit qu’on devrait ouvrir un établissement qui ferait exactement la même chose, avec ce côté familial, ce côté où vous vous posez à une table, où vous vous sentez chez vous, où vous mangez des choses simples… Et puis bien sûr, ce côté de pouvoir jouer avec les enfants, ou entre amis, ou même en couple, à tout type de jeux de société.

Aujourd’hui, on a une ludothèque d’un peu plus de 800 jeux de société, qui vont du simple jeu apéro au gros jeu de gestion et stratégie. Donc vous pouvez très bien passer 20 minutes à jouer, comme 10-12 heures dans l’établissement, si vous en avez envie.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Et comment cela fonctionne pour le client ?

En fait, vous ne payez pas pour jouer. Le concept de base, c’est qu’il n’y a pas de droit d’entrée dans l’établissement. On demande simplement que chaque personne consomme plus ou moins 3 euros par heure (en nourriture, en boisson, etc.).

À partir de 18h30-19h, la cuisine se met en place, et nous avons notre chef qui nous prépare différents plats faits maison. Et puis après, vous avez toute la partie pâtisseries et autres…

Tout est rassemblé pour que chacun passe un bon petit moment et mange bien.

Peut-on acheter des jeux dans votre établissement ?

Non, alors ça, c’est une règle qu’on s’est fixée, puisque nous avons mis en place un partenariat avec les boutiques de vente de jeux de société de Lille (Rocambole et le Bazar du Bizarre). On a donc un partenariat avec eux : nous nous fournissons chez eux en termes de renouvellement de notre ludothèque à tarifs avantageux, et en contrepartie de ça, nous nous engageons de notre côté à ne vendre aucun jeu.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Justement, comment vous vous fournissez en jeux ?

On a plusieurs canaux : soit, on a directement les éditeurs qui veulent promouvoir leurs jeux, et donc qui nous envoient des jeux test. Ce qui nous permet à nous de les faire tourner sur les tables, de les faire connaître et ensuite d’envoyer les clients en boutique.

Soit, quelques fois aussi, on a des gros coups de cœur et donc on passe commande chez Rocambole ou le Bazar Du Bizarre. Une fois tous les mois, à peu près, on renouvelle notre ludothèque avec une vingtaine de nouveaux jeux.

Et pour initier cette grande ludothèque, c’est vrai que beaucoup de jeux viennent de nos réserves personnelles…

Vous-même, vous savez jouer aux 800 jeux ?

Pas du tout ! Alors, bien sûr, on est là pour conseiller. Souvent, ça se passe comme ça : les gens s’assoient, et me disent : « on est six, on cherche un jeu rigolo, pas trop à réfléchir (ou au contraire), avec des dés, des cartes, etc. » Et moi, je les oriente !

Donc on ne sait pas jouer aux 800 jeux, mais on les connaît tous. Donc on va être capable de pouvoir orienter les gens, comme quelqu’un qui vous conseillera une bonne bouteille de vin.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Et d’où vient ce nom, Ludibreak ?

« Ludi » comme ludique, tout simplement. C’est l’un des préfixes qui est le plus utilisé dans ce monde du jeu.

Et "break", c’est la pause. C’est-à-dire qu’on peut très bien se poser 10-20 minutes, le temps d’un petit café et lancer quelques dés. Ou on peut aussi très bien avoir un gros break où là, on va passer toute la soirée avec les copains, à jouer.

Pouvez-vous nous parler de votre équipe ?

Oui, j’ai autour de moi toute une équipe qui s’est renouvelée au fil du temps, puisque l’établissement a déjà deux ans. On est une petite équipe de cinq personnes : moi-même, deux de mes associés qui m’aident au bar, une serveuse qui vient nous donner un coup de main le week-end, parce que c’est le moment de rush, et puis on a une chef de cuisine, qui nous concocte des bons petits plats du soir.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Et quel est votre rôle ?

Mon rôle c’est de tout faire, c’est-à-dire que ça va de la gestion de l’entreprise, du contact avec les fournisseurs, avec les éditeurs, au service aussi…

Ici, c’est ma deuxième maison, voire même ma maison principale !

Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

Ma journée type, elle commence ici dès 9h30. On s’occupe du nettoyage de la veille, de la gestion des stocks, du réapprovisionnement, des quelques rendez-vous fournisseurs, comptables, ou autres rendez-vous de gestion d’entreprise. Et puis, l’après-midi, c’est la mise en place pour l’ouverture à partir de 17h.

Le café-restaurant est ouvert tous les jours sauf le lundi, de 17h à 23h30-24h et samedi jusqu’à une heure du matin.

Pour le dimanche, on pense rouvrir avec un mode un peu différent : le matin jusqu’au milieu d’après-midi, le café serait transformé en extension du marché de Wazemmes avec des artisans qui seront présents pour proposer des produits locaux, des œuvres, des créations, etc. L’idée serait de faire connaître et de faire entrer des gens qui ne connaissent pas forcément les jeux de société, leur faire découvrir l’établissement et leur donner envie de revenir. On espère le faire dès que le confinement est terminé !

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Et vous, personnellement, qu’est-ce que vous préférez dans votre travail ?

C’est tout d’abord la diversité de la gestion d’une entreprise. C’est-à-dire que les journées ne se ressemblent pas, vous ne faites jamais la même chose.

Et ce que j’adore vraiment, c’est le soir. C’est là où ça devient amusant ! C’est un petit peu comme un spectacle pour un artiste, à partir de 17h, c’est vraiment le moment de votre show !

Et moi qui ai travaillé précédemment dans des entreprises liées au monde de l’informatique, ce que j’adore ici, c’est que tous nos clients ont toujours la banane ! Vous ne voyez que des gens souriants toute la journée. Et ça, ça fait plaisir au moral !

Les jeux de société ont un succès croissant depuis plusieurs années, à quoi cela est-il dû selon vous ?

Alors, il y a toujours eu des jeux de société. On a tous connu Papy et Mamie et la soirée de Monopoly ou la soirée de Scrabble chez eux. Sauf que le jeu de société s’est modernisé à partir des années quatre-vingt-dix. À cette époque, on a vu ce qu’on appelle des jeux de société modernes, c’est-à-dire que quelques auteurs ont créé de nouveaux concepts et l’engouement pour les jeux de société a repris.

Et puis, aujourd’hui, en termes d’activité, les enfants qui sont collés à leur PS4, leurs tablettes, etc. Mais petit à petit aussi, on voit les étudiants en soirée quelques fois ressortir des vieux jeux de tarots, des vieux jeux de cartes, que nos grands-parents utilisaient. Et du coup, ils se sont intéressés à ce qu’il se faisait de nouveau.

Il faut savoir que vous avez à peu près 800 nouvelles références de jeux de société qui sortent chaque année. Donc c’est énorme ! Vous avez quasiment des festivals des jeux de société dans toutes les régions de France. Il y a aussi le plus grand festival européen qui se trouve à Essen, en Allemagne, où à peu près 180 000 personnes viennent découvrir les nouvelles créations de jeux de société. Donc c’est un marché qui pèse maintenant plusieurs milliards !

Et puis le jeu de société, c’est très très vaste : ça va du simple jeu de cartes au jeu de dés, à des jeux extrêmement complexes.

Le concept du café ludique vient lui à la base du Canada. Petit à petit, ça a été importé, et puis ça commence à s’installer vraiment partout en France.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Et vous proposez vous-même une franchise de Ludibreak ?

Alors oui, on utilise le terme franchise, mais ce n’est pas vraiment une franchise. On cherche plutôt des nouveaux associés pour pouvoir ouvrir de nouveaux établissements dans d’autres villes.

On aimerait pouvoir ouvrir sur Arras, Valenciennes, Dunkerque, etc. On va rester pour l’instant dans la région, et puis si d’autres propositions nous sont faites de l’autre côté de la frontière ou un petit peu plus bas, pourquoi pas !

Nous, on propose dans tous les cas un concept, clés en main, avec tout ce qu’il faut pour pouvoir très vite monter son établissement et travailler dans le même état d’esprit et dans le même type de lieu que celui de Lille.

Parlons d’actualité. Est-ce que vous avez rouvert votre commerce depuis le déconfinement ?

Non, parce qu’on fait partie de la catégorie café-restaurant. Donc on attend l’autorisation gouvernementale cette semaine. En théorie, on devrait pouvoir rouvrir la semaine prochaine. Après, dans quelles conditions, dans quel cadre, ça, on ne sait pas encore.

Mais nous, dans tous les cas, on rouvre mardi 2 juin, mais en mode à emporter. On va essayer une nouvelle formule qui nous avait déjà été demandée à l’époque où le restaurant fonctionnait normalement. Oui, parce qu’il y a aussi des gens, qui, pour des raisons X ou Y, ne peuvent pas venir dans l’établissement, mais qui aimeraient avoir leur petit sac avec la nourriture et en même temps la possibilité de louer un jeu. Donc on va tester cette formule-là auprès de nos abonnés. Et puis si la formule fonctionne bien, on la laissera certainement en place toute l’année, en plus de notre prestation café restaurant.

Laurent, de Ludibreak, à Lille

Quelle est votre stratégie digitale pour les réseaux sociaux ?

On travaille sur de multiples canaux. Comme on est plusieurs associés, chacun s’occupe d’un canal, et on fait une réunion une fois par semaine pour déterminer les communications.

Pendant le confinement, par exemple, on a lancé notre chaîne Youtube. Maintenant, on publie une ou deux vidéos par semaine : une vidéo présentation de nouveaux jeux, présentation de classiques, des vidéos l’avis du joueur, avec des clients qui expliquent pourquoi ils adorent tel ou tel jeu… Donc toute une variété de vidéos.

Mais notre gros canal de communication reste Facebook, et c’est là où on communique au maximum. Et puis on a aussi Instagram.

Où se voit Ludibreak dans cinq ans ?

Dans cinq ans j’aimerais bien avoir cinq restaurants supplémentaires, disons un par an !

C’est vrai que le concept tel qu’il existe des cafés-restos-bars ludiques, ça existe de plus en plus, nous ne sommes pas les seuls. Mais le nôtre est un petit peu différent, parce qu’on a aussi beaucoup impliqué les enfants dans notre concept, avec même une ludothèque spéciale enfant.

Dans cette même idée, ici, vous ne pouvez boire que de l’alcool, car c’est un café-restaurant, donc vous êtes obligé de manger. Et ça, ça nous permet de filtrer un peu nos clients et d’assurer ce côté plus familial. Pour pouvoir faire en sorte que les enfants puissent venir jouer ici avec leur famille en se sentant à l’aise. C’est un café ludique familial !

Laurent, de Ludibreak, à Lille

>> Ludibreak Lille : 240 Rue Léon Gambetta