Benjamin de Lille Addict : « J’essaie de créer un média de proximité »

Benjamin de Lille Addict : « Ce que j’essaie de créer, c’est un média de proximité »

Le 16 avril 2019, Benjamin créé Lille Addict, un nouveau média lillois qui parle de tout ce qu'il y a d'intéressant dans la Métropole.

Benjamin de Lille Addict

Benjamin Clipet a 26 ans. Dès la sortie de ses études, il avait dans l’idée de créer sa propre affaire. Il a d'abord rejoint les bureaux d’EuraTechnologies pour finalement travailler en freelance depuis chez lui. En avril 2019, il crée Lille Addict

Lille Addict, qu’est-ce que c’est ?

Lille Addict, c’est un média lillois qui parle de tout ce qui se passe de mieux à Lille : l’événementiel, les coups de cœur, un peu d’actus… J’ai un site internet, et deux réseaux sociaux : Facebook et Instagram (et sûrement plus par la suite). Je parle principalement de ce qui plaît le plus aux Lillois, ce qui va vraiment les intéresser. Le but c’est de ne pas les noyer dans les news. Je ne fais donc pas de faits divers, de politique… Rien de contrariant ! Dès que le lecteur voit un truc sur Lille Addict, il faut que ce soit intéressant. D’ailleurs, mon logo représente un tampon, comme s’il servait à valider les événements et actualités qui valent le coup. 

Ce qui plaît beaucoup aussi, j’ai l’impression, c’est le concept de “bible” de Lille. Sur le compte Instagram de Lille Addict, il y a des dizaines et dizaines de stories à la une. Chacune correspond à une information comme “vos brunchs préférés à Lille”, "meilleurs restaurants végétariens". Et je crée ces listes grâce aux sondages que je réalise auprès des abonnés. Même si évidemment, ce n’est pas le classement ultime, mais ça plaît !

Et Lille Addict, c’est aussi mes photos. Je photographie Lille au fil des jours. La photographie est une vraie passion et c’est cool que ce soit intégré dans l’identité de Lille Addict. Il m’arrive régulièrement de faire des shootings pour des commerces à Lille. C’est quelque chose que j’adore faire !

Pourquoi ce nom ?

Lille, déjà, parce que je suis lillois. Quand j’étais petit, j’habitais à Dunkerque, mais j’étais souvent à Lille. Quand mes parents partaient en vacances seuls, ils me laissaient chez mes grands frères qui habitaient déjà à Lille. J’ai toujours bien aimé cette ville. C’est un peu plus vivant qu’à Dunkerque (même si Dunkerque, c’est cool aussi). Il y a plein d’événements, il se passe toujours quelque chose. J’ai toujours aimé cette proximité qui y existe et la facilité avec laquelle on peut devenir pote avec n’importe qui ! 

Et addict : pour le côté fédérateur tout d’abord. Le choix du nom est très important, parce que je me suis rendu compte que des personnes s’abonnent parfois directement à des pages sur les réseaux sociaux, sans même savoir ce qu’il y avait comme contenu, uniquement parce que le nom de la page leur parlait. Le nom Lille Addict crée de la curiosité. C’est un nom qui ne laisse pas insensible.

Et Addict, c’est aussi parce que ça commence par A, la première lettre de l’alphabet. C’est également une stratégie pour être référencé en premier. 

Qu’est-ce que tu apportes de nouveau à la scène médiatique locale ?

Je trouve que le modèle de beaucoup de médias d’aujourd’hui est un peu vieillissant. La communication, ça change tout le temps. Et moi j’aime bien ça, être toujours au courant de tout ce qu’il se fait. Je me suis dit que l’information locale n’était peut-être pas suffisamment exploitée et je voulais apporter des choses nouvelles. J’essaie toujours de faire des formats nouveaux, qui changent. Je fais partie des personnes qui ne regardent plus du tout la télévision et qui s’informent par des médias plus alternatifs (comme Youtube et Twitch). Ça peut permettre d’avoir une autre vision de la communication. Je trouve que la manière dont certains créateurs arrivent à mobiliser leurs abonnés et leur façon de communiquer au quotidien est géniale. Il y a énormément de bonnes pratiques à en tirer. C’est beaucoup grâce à tout ça que des idées me viennent.

Mais ce que j’essaie de faire aussi, c’est de créer un média de proximité. Sur Instagram, je publie tout le temps en story (et j’adore ça!) : dès que je fais quelque chose, dès que j’ai une blague en tête qui a un rapport avec Lille, dès que je peux parler à mes abonnés, dès que je peux aider quelqu’un, dès que je peux mettre des gens en relation … Je veux donner une image beaucoup plus proche des gens. On peut voir qui gère Lille Addict, ce n’est pas un média qui appartient à un grand groupe, mais à quelqu’un à qui les gens peuvent s’identifier. Une personne qui, j’espère, paraît naturelle, simple et spontanée. Ça change de ce qui se fait, je pense.

Alors forcément, je produis aussi moins de contenu que les autres parce que je suis tout seul.

Benjamin de Lille Addict

Comment tu travailles ?

Pour commencer, je suis beaucoup sollicité par les organisateurs d’évènements, et je fais déjà un tri à ce niveau-là. Pour savoir quels évènements je vais relayer sur mon site et mes réseaux. Parce que comme je suis seul, je ne peux pas m’occuper de tous les événements de Lille. Du coup, il y a un gros travail de filtre en amont.

Et je passe aussi beaucoup de temps sur Facebook pour trouver les meilleurs événements. Parce que je ne relaie pas seulement les événements des personnes qui me contactent. Tous les matins, j’ai ma petite routine : je regarde les évènements du jour. Et s’il n’y en a pas, je ne poste pas d’article.

Bien sûr, j’attends aussi qu’on me contacte. Et on me contacte de plus en plus, c’est prometteur ! Au début, c’était plus l’inverse, c’était moi qui contactais des potentiels partenaires pour travailler avec eux. Encore une fois, je fais un travail de sélection parce que je travaille avec des partenaires seulement si le concept me plaît. Je vois avec eux ce qui marche et ce qui ne marche pas pour eux et comment on peut travailler ensemble. J’essaie donc de les accompagner au maximum, de leur apporter mes connaissances. L’objectif est que ce soit forcément rentable pour eux. Je compte beaucoup sur ces partenariats parce que c’est aujourd’hui grâce à ça que je me rémunère. 

Selon toi, les réseaux sociaux ont une influence sur notre société ? 

Oui. Bien sûr ! On les regarde en permanence. Qu’on le veuille ou non, ils nous influencent. Après, ça peut même nous conforter dans nos positions : par exemple, sur Facebook, plus on va s’abonner et interagir avec des publications d’un certain type, plus Facebook va nous en montrer de ce même type… Ça va forcément nous engager encore plus dans un truc. Sur les réseaux sociaux, tout le monde a un peu une influence. Même quelqu’un qui n’est pas influenceur, qui va publier une photo d’un restaurant par exemple, ça va nous influencer.

Benjamin de Lille Addict

Existe-t-il une neutralité dans les médias ?

Pas du tout ! Parce que dans tous les cas, peu importe le sujet que l’on va traiter, ça apporte un point de vue, une prise de position. Même le média le plus neutre n’est pas neutre. Moi je ne suis pas neutre non plus ! Juste par le choix des sujets qu’on va traiter, on perd cette neutralité.

Que penses-tu de l’annonce de Marc Zuckerberg de retirer les likes sur Instagram ?

Je vais donner mon double point de vue. D’un point de vue professionnel, ça peut me déranger, parce qu’il y a sûrement des professionnels qui me contactent parce que j’ai des bonnes statistiques à Lille. Du coup s’ils ne voient plus mes likes et mon nombre de vues, etc. Ils vont peut-être passer par d’autres personnes qui auront plus d’abonnés par exemple (alors qu’ils les auront peut-être achetés…). Après, j’ai encore du mal à me projeter. Peut-être que ça n’aura pas d’incidence. Car finalement, c’est aussi beaucoup le bouche-à-oreille qui joue quand un potentiel partenaire voudrait se faire connaître auprès des Lillois. 

D’un point de vue personnel, je trouve ça bien dans la mesure où les gens sont de plus en plus superficiels et déconnectés de la réalité. Ça rend addict, les likes ! Ça va rendre le côté plus spontané de la plateforme. Si ça peut décrocher les gens de leur téléphone pour ne pas aller voir toutes les dix minutes combien ils ont de likes, c’est très bien. Parce que je pense que c’est psychologiquement très mauvais.

Quels sont tes futurs projets pour la suite de 2020 ?

Je l’ai dit, je travaille seul sur Lille Addict, mais j’ai rejoint depuis peu les espaces de coworking de la CCI, now coworking. Je travaille aussi avec Nablezon (très bon instagrameur lillois) sur un nouveau projet que nous avons imaginé : Lille Aux Artistes. L’idée sera de partager plein de choses autour des événements artistiques sur la Métropole. On veut aussi donner de la force aux artistes talentueux de la métropole en montrant au plus grand nombre possible leur talent. J’ai rejoint now coworking avec lui. Je conseille vraiment les espaces de coworking pour les free-lances. Parce que personnellement, j’ai travaillé seul pendant un an seul, et ça peut vraiment devenir pesant…

En ce moment, je suis aussi en train de réaliser un court-métrage sur Lille…