Avez-vous réservé votre table au restaurant pour le 15 mai (MEL) ?

Avez-vous réservé votre table au restaurant pour le 15 mai (MEL) ?

Quelques restaurants de la Métropole Lilloise ont décidé de rouvrir leurs réservations de manière symbolique à partir du samedi 15 mai

table de restaurant

Depuis quelques jours, vous pouvez de nouveau réserver une table dans divers restaurants gastronomiques de la Métropole Lilloise comme Les Toquées, La Salle à Manger, ou encore le Val D’Auge. Quelques restaurants du collectif La Belle Equipe ont décidé de rouvrir leurs réservations de manière symbolique à partir du samedi 15 mai. Les objectifs : envoyer une vague d’optimisme et avoir plus d’informations sur la réouverture des restaurants.

Rencontre avec deux chefs à l’origine du mouvement : Thibaut Fourdrinier du restaurant La Salle à Manger à Marcq-en-Baroeul, et Benoît Bernard des Toquées à Lille.

Service au restaurant

Redonner de l’espoir et oublier la morosité

Alors va-t-on pouvoir remanger dans nos restaurants préférés dès le samedi 15 mai ? En réalité, rien n’est moins sûr ! Et pourtant, dans le restaurant de Thibaut Fourdrinier, ils ont déjà enregistré plus d’une centaine de réservations, et c’en est de même pour plusieurs autres restaurants gastronomiques de la MEL ! Mais si l’ouverture n’est pas certaine, pourquoi rouvrir les réservations ?

Nous voulons redonner de l’espoir aux gens, explique Thibaut Fourdrinier. L’idée c’est vraiment de se dire et de faire comprendre que nous sommes en train de voir la lumière au bout du tunnel et que si tout le monde continue ses efforts, nous allons rouvrir.

Ces réservations, c’est donc avant tout un message d’espérance, pour les restaurateurs, mais aussi pour tous les clients qui n’ont qu’une hâte : de pouvoir se rasseoir dans leurs restaurants préférés ! Un mouvement lancé par quelques restaurateurs qui sera sûrement suivi par de nombreux autres.

Une seule demande : une date !

Il faut qu’on reparle réouverture, c’est bon pour le moral !” Comme l’explique Benoît Bernard, chef du restaurant Les Toquées, cela fait maintenant plus de six mois que les restaurants ont fermé, et aucune date de réouverture n’avait été annoncée depuis longtemps. Fin mars, le Président de la République a annoncé la potentielle réouverture des terrasses le 15 mai. Mais le problème, c’est qu’encore une fois, rien n’est sûr…

Nous avons lancé ce mouvement parce que nous voulons une date de réouverture, pour pouvoir travailler par rapport à cette date, ajoute Benoît Bernard. Nous avons besoin de plus de visibilité, et de plus de dialogues sur un sujet qui nous concerne avant tout !” Le mouvement des restaurateurs de la MEL a aussi pour objectif d’interpeller le gouvernement, pour qu’on leur donne enfin une date précise et certaine. Car après six mois de fermeture, les restaurateurs ne pourront pas rouvrir du jour au lendemain. Remise en route des filières, embauche, fournisseurs, mise en place des mesures sanitaires, etc. Nombreuses sont les choses à remettre en marche pour faire tourner un restaurant… Les restaurateurs demandent donc une date, et plus d’informations sur les conditions de réouverture.

Nos restaurants sont dans un état catastrophique. Nous avons stoppé notre machine depuis sept mois ! Vous pouvez mettre les dix meilleurs cuisiniers du monde ensemble, s’il n’y a pas d’entraînement ni de temps pour s’adapter, ça ne marchera pas ! Chez Les Toquées, 30% du personnel a démissionné durant cet arrêt. Personnellement, j’ai peur de cette réouverture” Benoît Bernard

Des restaurateurs qui ne se battent pas que pour eux, mais pour tous leurs confrères. Thibaut et Benoît sont unanimes : quitte à ce que les restaurants rouvrent plus tard que prévu, il vaut mieux une réouverture juste pour tous, et dans des bonnes conditions…

vin servi au resto

Parce que la vente à emporter a ses limites…

Les chefs de La Salle à Manger et des Toquées ont été les premiers parmi leurs confrères à proposer de la vente à emporter. Un autre moyen de vendre qui a permis à beaucoup de restaurateurs de continuer leur activité malgré la fermeture. Thibaut Fourdrinier a même prévu de garder la vente à emporter en plus du service en salle quand il aura rouvert son restaurant. “Au moins, toute cette situation, ça aura permis de nous réinventer !”, se réjouit-il.

Mais la vente à emporter, ce n’est clairement pas ce que ces chefs aiment faire dans leur métier. “Un restaurant, ce n’est pas juste un endroit où on va manger. C’est un lieu fédérateur de lien social, explique Thibaut. Nous sommes là pour faire passer de bons moments aux gens. Avec la vente à emporter, il n’y a pas ce lien social. Et ça aujourd’hui, pour nous, c’est pesant.

La vente à emporter, ça nous a aidés à maintenir la tête hors de l’eau, ajoute Benoît Bernard. Mais aujourd’hui, notre métier ne nous plaît plus. On n’en peut plus de la vente à emporter ! Moi, ce qui m’intéresse, c’est qu’il y ait des émotions, c’est créer des histoires, c’est partager. C’est bien simple, dans mon restaurant je n’ai pas de numéros de table, j’ai des personnes qui viennent manger.

Ce qu’espèrent donc plus que tout ces restaurateurs, c’est de pouvoir revoir leurs clients, de recommencer à partager des moments inoubliables, comme dans "la vie d’avant".