Lolita et Pauline, La Wilderie Lille : « Se ressourcer en centre-ville »

Lolita et Pauline, La Wilderie Lille : « Se ressourcer en centre-ville »

La Wilderie, mi-coffee shop, mi-boutique de plantes ... Vous allez adorer le concept 🌱 !

Lolita et Pauline, de La Wilderie Lille

Envie de plus de verdure à Lille ? Pauline et Lolita ont ouvert un concept store que vous allez sûrement adorer : la Wilderie. Un coffee-shop aussi boutique de plantes.

Lolita nous parle de cette petite jungle en plein milieu Vieux-Lille.

Quel est le concept de votre commerce ?

Alors, la Wilderie de Lille, c’est mi-boutique de plantes, mi-coffee-shop. On a fusionné les deux pour avoir un lieu de nature où on peut se ressourcer en plein centre-ville.

C’est un tout nouveau concept store, puisqu’on a ouvert le 14 mai 2020.

La Wilderie, à Lille

Pour la partie coffee-shop, qu’est-ce que vous proposez comme produit ?

On a forcément toute la carte d’un coffee-shop classique, d’un point de vue café. On a un café de spécialité, c’est-à-dire qu’il est tracé à la parcelle. Ça, c’est important pour nous, parce que ça veut dire que c’est un bon café et que ce n’est pas un mélange un peu inconnu. On sait où c’est produit, on sait par qui c’est produit, et donc, ça implique une certaine qualité.

Après, on a une carte de coffee-shop pour le midi, car on fait également le déjeuner. Donc là, cette semaine, on a quatre plats à la carte. On propose le Banh Mi, qui est un sandwich vietnamien, une salade, une tarte rustique salée et un smorrebrod, qui est une tartine norvégienne sur un pain noir aux céréales. On ajuste nos recettes au fur et à mesure. On change nos recettes tous les 15 jours, pour l’instant. Avec le cuisinier qu’on a en ce moment, Robin, ça envoie pas mal !

Tout est cuisiné sur place, que ce soit la carte des déjeuners ou la carte sucrée. Tout est fait sur place par Robin, notre cuisinier. Même la pâte de nos gâteaux et de nos tartes est faite par Robin.

La Wilderie, à Lille

Avez-vous des critères pour choisir les produits avec lesquels vous allez travailler ?

Oui. On essaie d’avoir des produits locaux au maximum. Alors, ce n’est pas toujours possible. Typiquement, le café, on sait tous que c’est pas local. Mais on essaie quand même d’avoir dès qu’on peut, des produits locaux.

Les pommes par exemple, comme on est dans une région qui produit des pommes, on va aller les chercher chez les producteurs locaux. On a différents partenariats qui se mettent en place pour tendre de plus en plus vers le local au maximum.

Alors, on a pu voir que votre commerce était rempli de plantes. C’est de la décoration ou de la vente ?

Les deux ! En fait, l’idée, c’est que tout le monde puisse se sentir bien dans cet espace. Donc il y a une profusion de plantes, qui va être là d’abord pour une partie décoration. Mais l’idée, c’est aussi que cette plante-là, si vous la voulez, vous pouvez aussi l’acheter. Tout le monde peut partir avec la plante qu’il a vue et qu’il aime.

La Wilderie, à Lille

Et quel type de plantes y a-t-il ?

Sur le concept d’origine, on était plutôt sur des plantes d’intérieur. Mais là, du coup, vu la saison et avec l’extension de la terrasse, on a aussi quelques plantes extérieures, pour que tout le monde puisse en profiter au maximum du maximum.

Et au niveau des plantes, qui sont vos fournisseurs ?

Alors là, on travaille avec les Pays-Bas. Pour la simple et bonne raison que ce sont les leaders mondiaux de l’horticulture. Ils ont quinze ans d’avance sur nous, globalement, parce que ce que nous faisons aujourd’hui en France, eux, ça fait 15 ans qu’ils le font. Donc on préfère aller aux Pays Bas et avoir la meilleure qualité possible.

Sachant que c’est dans un rayon de 300 km autour de Lille, ça nous va très bien. On a quand même une empreinte carbone limitée au maximum. Du coup, ça reste « local », d’un point de vue empreinte carbone.

La Wilderie, à Lille

C’est un concept inédit à Lille. Comment avez-vous eu cette idée ?

L’idée, c’est clairement Pauline qui l’a eu. Elle était au Pérou sur une plage, et elle devait rentrer après trois mois de voyage. Et elle s’est dit : « mais en fait, je ne veux pas quitter cette nature ! » Elle était contente de rentrer à Lille, mais elle ne voulait pas quitter cette nature.

Et du coup, elle a commencé à penser à comment recréer cette nature à Lille, ainsi qu’aux lieux où elle pouvait aller se ressourcer. Mais alors là, on tourne vite en rond, on fait tous la même chose, on va autour de la Citadelle de Lille… Mais c’est tout, il n’y a que ça comme lieu finalement, où on peut vraiment se ressourcer. Ou sinon, il faut prendre sa voiture et aller assez loin.

Et comme elle était en train de chercher un boulot et qu’elle ne trouvait pas de travail qui lui plaisait, elle s’est dit qu’elle allait créer ce lieu. Et on a fini par s’associer toutes les deux. Et au final, on se complète bien, parce qu’elle, elle a toute l’expertise sur la partie nourriture, et moi, j’ai toute l’expertise sur la partie plantes. Et du coup, on était faite pour fusionner et faire ce concept-là ensemble.

La Wilderie, à Lille

Et vous alors, pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans cette aventure ?

Elle m’a harcelée, (je pense c’est le bon mot), pendant quatre mois pour que je m’associe au projet !

En fait moi, j’avais changé de job au moment où elle commençait à avoir l’idée. Je lui avais répondu que non, que même si j’aimais beaucoup le projet, ce n’était vraiment pas le bon moment. Je venais de changer de boulot et même de maison, donc voilà, mauvais timing… Et en fait, dans ce fameux nouveau job, je refaisais exactement ce que je faisais dans celui d’avant. Il ne se passait rien dans mes journées… J’ai commencé à vraiment me demander : « Mais en fait, pourquoi je fais ça ? »

On m’a proposé une rupture conventionnelle et là je me suis dit : « Lolita, c’est bon, c’est le destin qui te fait des grands signes, vas-y, fonce ! » Et donc j’ai fini par dire oui à Pauline !

Pourquoi avoir choisi Lille pour ouvrir ?

Parce que nous sommes toutes les deux lilloises. Moi, je suis lilloise. Pauline n’est pas née à Lille, mais elle a vécu quasiment toute sa vie ici. Et du coup, c’est une ville qui nous parle, c’est notre ville d’origine, et c’est à Lille qu’on veut démarrer cette aventure-là.

Et pourquoi ce quartier, le Vieux-Lille ?

On voulait un quartier qui faisait un peu village. Du coup, le Vieux-Lille étant un grand village, ça nous allait bien. Puis après, c’est aussi ce lieu, ce spot, qui a été une vraie opportunité. On a réussi à trouver ce lieu en plein 15 août. C’était parfait, on a foncé !

La Wilderie, à Lille

Comment est composée votre équipe ?

À l’origine, il y avait Pauline et moi. Et là, on a agrandi les équipes. Du coup, il y a Robin en cuisine, qui travaille la carte au fil du temps, qui nous propose des recettes. Là, avec lui, on a lancé le brunch, la semaine dernière, et on lance les apéros cette semaine. Du coup voilà, il nous propose plein de petites recettes, donc ça, c’est vraiment chouette. Et après, on a Claire qui est arrivée aussi, et qui nous aide sur la partie service.

Nous, on essaie de se dégager du temps aussi pour réfléchir à l’après et au comment on va faire évoluer le concept.

Et quel est votre rôle dans cette équipe ?

En fait, moi, je suis ingénieur agricole de formation. Et après, au-delà d’une simple formation, j’ai toujours aimé les plantes, mon papa a toujours aimé ça, mon grand-père a toujours aimé ça… Du coup moi, personnellement, je suis plutôt experte plantes. Je vais gérer les interactions avec les Pays Bas, nos fournisseurs, nos livraisons, tout l’aspect un peu logistique, etc.

Pauline, elle, est plutôt sur la partie gestion de Robin et de Claire en cuisine. Voilà, on se répartit un peu les tâches comme ça, mais tout le monde met la main à la pâte. Tout le monde fait la plonge, tout le monde balaie par terre… Tout le monde fait tout ce qu’on peut faire pour que la boîte fonctionne et aille du mieux possible !

La Wilderie, à Lille

Comment cela se passe d’entreprendre en duo ?

On a 48 heures dans une journée, du coup, parce qu’on est deux, et ça, c’est bien ! Même si en fait, ça ne suffit toujours pas. Je pense que peu importe combien on est, ça ne suffira jamais ! C’est vraiment très bien d’être deux, parce que quand il y en a une qui a un coup de mou, qui a moins d’énergie, l’autre sera toujours là pour prendre le relais et remonter la pente. Honnêtement, pendant le confinement, et vu la situation qu’on a tous vécue, c’était quand même chouette d’être deux. Et on n’était pas trop de deux pour faire tout ça !

En tant qu’entrepreneuse, comment gérez-vous votre équilibre entre vie privée et vie professionnelle ?

Eh bien, mon mari vit ici autant que moi, quasiment ! Non, en fait comme on est deux , on arrive à bien gérer. Quand il y en a une qui a une soirée de prévue, par exemple, c’est l’autre qui termine la journée, tout simplement. On se relaie assez facilement.

Là, on a aussi pris la décision de fermer le lundi et le mardi, justement pour essayer de pouvoir souffler et maintenir un équilibre sain pour notre santé et physique et mentale. Parce que c’est important !

La Wilderie, à Lille

Le confinement a-t-il été un obstacle pour l’ouverture de la Wilderie ?

Oui, en fait on s’est retrouvé à faire nous-même nos travaux. Normalement, il devait y avoir 10 personnes qui devaient nous aider, mais ces 10 personnes, elles sont restées chez elles, confinées, comme tout le monde. Donc on a appris à faire de l’enduit, on sait ce que c’est un tire-fond… On a appris plein de trucs (et on a regardé plein de tutos sur Youtube) ! Et après, ça a pris du temps, mais on l’a fait quand même.

On a ouvert le 14 mai, post-confinement, avec un mois de retard par rapport à ce qui était prévu. Mais finalement, ça nous a forcées à faire les choses une par une, parce qu’on a d’abord ouvert que sur la partie plantes, et puis, à partir du 3 juin, sur la partie restaurant. Et maintenant, on arrive enfin à fusionner les deux et faire le lieu qu’on voulait faire. Mais il y a encore plein de choses qu’on n’a pas encore eu le temps de développer ! C’est vrai que du coup, on a ouvert un concept pas vraiment comme on l’avait nous en tête. Mais ça va venir ! Doucement, doucement…

Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

Dans cinq ans, au moins avec cinq Wilderies ! Non, en fait, à l’origine, on pensait s’étendre. Et là, on se dit qu’on a déjà bien assez d’idées pour ce premier lieu. Du coup, je pense qu’on va plutôt étendre autour de la Wilderie, pour vraiment créer un concept très abouti sur ce point de vente, d’abord. On a plein d’idées : un potager, organiser des ateliers à la cave, monter des partenariats avec des créatrices lilloises, aménager la mezzanine…

Et tout ça, ça prend quand même, beaucoup de temps. Et du coup, je pense qu’on va se développer sur ces idées pour l’instant plutôt que de développer d’autres points de vente. Le faire à fond, le faire correctement, et après, on verra comment ça se développe par la suite.

>> La Wilderie : 2 Rue Saint-Etienne, Lille