Mathieu Lassalle de French Wanderers : « J’essaie d’être visible partout ! »

Mathieu Lassalle de French Wanderers : « J’essaie d’être visible littéralement partout ! »

L'année dernière, Mathieu Lassalle décide de se lancer dans sa passion et devient photographe free-lance.

Mathieu Lassalle de French Wanderers, Lille

Mathieu Lassalle travaillait dans le prêt-à-porter, à Lille, mais il avait une passion : la photographie et la vidéo. Il y a quelques mois, il décide donc de se lancer dans sa passion et devient photographe free-lance.

En quoi consiste ton travail ?

Je travaille en binôme avec ma copine, Ambre, qui est pâtissière dans le Vieux-Lille, à Elizabeth’s. Depuis quelque temps, nous sommes instagrameurs de voyage sur nos heures de temps libre, avec notre compte French Wanderers.

On s’est axé sur tout ce qui va être voyage : vidéos de voyage, photos de villes qu’on visite, etc. Et depuis un an, on écrit aussi des articles aussi sur notre blog voyage. On y met des itinéraires, nos conseils de voyage. Par exemple, où dormir en Écosse ? … En bref, tous types d’informations dont quelqu’un pourrait avoir besoin en voyageant.

Vu qu’on ne voyage pas non plus tout le temps et qu’on vit à Lille. On se balade très souvent et du coup on publie aussi pas mal de contenu sur la ville. Et ce que j’aime bien faire, c’est ce qu’on appelle de la street photography, c’est-à-dire capturer les instants. Une super lumière, une personne bien positionnée, hop, je prends une photo ! D’ailleurs, ces photos-là fonctionnent super bien sur Instagram, parce qu’une grande partie de notre communauté vient de Lille.

Mathieu Lassalle de French Wanderers, Lille

Quand vous êtes-vous lancés dans cette aventure d’instagrameurs tous les deux ?

French Wanderers est né en Nouvelle Zélande. Trois mois après s’être mis ensemble avec Ambre, on était dans un avion direction la Nouvelle Zélande pour vivre comme des hippies dans un van. On avait tous les deux le même projet de partir… (Je peux vous dire qu’après ce type d’aventure, tu es sûre que tu corresponds à la personne, parce que vivre ensemble 24h/24 dans une voiture…)

Et c’est donc né là-bas ! On s’est dit qu’on allait partager nos petites aventures et on a continué. De retour au Havre (parce que nous sommes havrais à la base), on a commencé à proposer des images du Havre. Puis, de Lille, quand on est venu y habiter. Et puisque Lille est proche de l’Angleterre, de la Belgique… On peut vraiment bien voyager et proposer des images de différents lieux. Et ça a commencé à vraiment bien prendre !

Tu as aussi un compte individuel de free-lance ?

Oui, j’ai un peu deux facettes ! J’ai aussi des réseaux et un site web pour mon travail de free-lance. Les comptes à mon nom, de Mathieu Lasalle, c’est moi, ma passion, mon travail. Je publie tous mes travaux de free-lance : images de concerts, de nourriture, de commerçants (pour Dailyn), etc.

Mathieu Lassalle de French Wanderers, Lille

Travailles-tu avec des partenaires ?

On commence tout juste à être contacté par des marques comme Quechua. On a fait un shooting pour eux de prototypes, et on a adoré ! Nous sommes, par exemple, allés sur la Côte d’Opale pour faire des shootings avec les produits qu’ils allaient sortir plus tard. Et quand on est parti en Écosse pendant dix jours, on était habillé de la tête aux pieds par Quechua…

Nous sommes aussi invités par les offices du tourisme. Par exemple de la Drôme Provençale, où nous avons été accueillis pendant trois jours pour découvrir les lieux !

Penses-tu que les médias sociaux ont une influence sur notre société ?

Ils ont une influence folle ! Par exemple pour le voyage, on va regarder des petites vidéos de quelqu’un qu’on suit, et on va se dire : « Oh super, il est parti là-bas ! ». Nous, ça nous arrive tout le temps ! En ce moment, on suit quelqu’un qui est à Hong Kong et on n’arrête pas de parler de voyager là-bas… Donc oui, je trouve que ça influence ! Et même dans la vie de tous les jours, si on suit une instagrameur qui utilise tel produit, tel objet, ça va rester dans un coin de notre tête et au moment ou on aura besoin d’un produit de ce type, on s’en souviendra.

Je trouve que ça influence beaucoup notre vie. Il y a de la publicité constamment, peu importe ce que l’on fait. Se détendre en regardant une vidéo ? Au final, il y aura une publicité implicite, parce que la personne de la vidéo utilisera telle marque, tel produit …

Selon toi, existe-t-il une neutralité dans les médias ?

Je ne pense pas. Même si on ne veut pas faire de publicité, et qu’on ne veut rien prôner, on le fait quand même. Par exemple : aujourd’hui j’ai une chemise Hollister. Il suffit que je me filme plusieurs fois, de manière même inconsciente, avec cette marque. Et s’il y a des gens qui s’associent à notre image, ils vont peut-être se dire : « Oh, il porte telle chemise, j’aime bien, faudrait que je passe chez Hollister pour voir un peu ce qu’ils ont. » Même en essayant d’être neutre, c’est compliqué …

Que penses-tu de l’annonce de Mark Zuckerberg de retirer les likes sur Instagram ?

Moi je trouve ça trop cool ! Parce qu’on a toujours cette petite pression de si la publication a bien performé ou pas. Je pense que sans les likes, on postera plus pour le contenu. On postera plus de choses qui vont nous font plaisir, sans être jugé par les likes. Même en tant qu’instagrameur je trouve ça bien.

J’ai même entendu qu’ils étaient en train de développer une plateforme pour que les marques voient quand même le taux d’engagement, la performance des comptes et des postes. Pour voir, par exemple, si le poste qu’ils ont fait en collaboration avec un influenceur, a bien performé. Donc, au point de vue des marques, ça ne changera pas grand-chose.

Ça changera juste au niveau individuel, et dans le bon sens !

Mathieu Lassalle de French Wanderers, Lille

Pourquoi avoir décidé de te lancer comme photographe free-lance ?

Je me suis rendu compte que je n’arrivais plus à assumer les deux : mon travail de manager et la photo. Quand je commençais plus tard l’après-midi, je passais toute ma matinée à travailler sur la photo. Et chaque pause repas, même chose… Je me suis dit que je commençais à avoir un bon équilibre, et que je pouvais essayer de vivre de ma passion !

Comment se gère le statut d’indépendant, de free-lance ?

J’essaie d’être visible littéralement partout. D’avoir une Instagram, un site, un Facebook… Partout ! J’essaie aussi de bien travailler sur le référencement du site. Et ce qui fonctionne également très bien, en tout cas pour moi, c’est le bouche-à-oreille !

Ce que j’essaie de faire pour le commencement, c’est me créer un vrai portfolio. Forcément, je ne peux pas aller vers de potentiels clients en disant : « Bonjour, je suis photographe, mais je n’ai rien à vous montrer. Aimeriez-vous travailler avec moi ? » Non ! Donc ce que je fais, pour le début, c’est beaucoup de bénévolat pour me créer du contenu. C’est-à-dire que par exemple, là, pour l’Aéronef, je couvre quelques concerts en tant que photographe. Ça me permet d’avoir du contenu, et comme cela, quand je voudrais travailler pour d’autres concerts et d’autres festivals… J’aurais des images à présenter !

D’ailleurs, c’est le grand conseil que je donnerais à quelqu’un qui voudrait se lancer comme free-lance : il faut bosser gratos, entre guillemets, pour se créer un gros portfolio, se faire plein de contact et montrer ce que l’on vaut. Et peut-être que ça ne paiera pas au début, mais ça fera effet boule de neige et ça prendra !

Tu te vois où dans cinq ans ?

Aucune idée ! Déjà il y a un an, je ne me voyais pas là, comme photographe free-lance. Franchement, c’est tellement incertain que je vis la vie au jour le jour. Je prends la vie comme elle vient. Tant que j’arrive à faire ce que je veux et vivre bien, c’est le principal !