Vous aussi, vous adorez entendre son violoncelle résonner dans les rues de Lille ?
Si vous êtes lillois, il est impossible que vous ne l’ayez jamais croisé ! Eric Bluhm est professeur d’éducation musicale, et, armé de son violoncelle, il vient partager son amour de la musique avec les habitants de Lille. Après des années, il est devenu une icône de la ville. Rencontre avec ce mélomane.
Sur Facebook, on peut lire ce commentaire : « Tous mes respects Monsieur Eric Bluhm. J’ai toujours été stupéfait par le sentiment de sérénité qui émane de vous. Quel que soit le tohu-bohu, on croise votre regard, et vos gestes caressant l’instrument nous font oublier les maux. Un grand merci pour toutes ces années de rencontres furtives passées et à venir. »
Cela me fait tellement chaud au cœur ! Ça fait du bien, tout simplement…
J’ai commencé à l’âge de 12 ans au Conservatoire de Rouen. Et je joue du violoncelle depuis cet âge.
Et je suis tombé amoureux de la tonalité de cet instrument quand je l’ai entendu par la première fois, par celui qui allait être mon premier professeur de violoncelle au conservatoire de Rouen, Yves Potrel. Et c’est une histoire de famille aussi. Parce que le violoncelle avec lequel je joue, mon violoncelle, c’est celui de mon grand-père maternel.
Depuis tout le temps ! Rien ne l’a déclenchée, enfin je ne pense pas. Déjà, quand j’étais à la maternelle, je chantais tout le temps ! Et puis, quand je suis rentré en sixième, ma sensibilité pour la musique a grandi et s’est vraiment déclenchée. Dès le milieu de mon année de sixième, je savais déjà chanter avec le nom des notes. Je me suis très vite rendu compte que j’avais l’oreille relative. C’est-à-dire que si l’on me donne une note, je peux trouver toutes les autres notes du morceau, les intervalles. Et c’est comme ça qu’a commencé mon grand amour pour la musique !
Alors d’abord, je suis professeur d’éducation musicale au collège. Et puis après, je travaille beaucoup mon instrument chez moi. Je fais quelques gammes et j’essaie d’improviser aussi. Là, par exemple, je vais travailler le concerto d’Emil Hartmann (Cello Concerto in D-minor, Op.26 (1879)). C’est un morceau qui me plaît bien et que je vais donc travailler dessus.
Je n’ai pas vraiment de message. Ce que j’aimerais, c’est qu’il n’y ait plus d’animosité entre les gens. Qu’il n’y ait plus tous ces trucs stupides que j’appelle la connerie humaine… Et pour moi, la musique, c’est un langage universel. En réalité, c’est le seul langage auquel le monde entier peut accéder, que le monde entier peut comprendre.
A Lille, non, pas vraiment. Mais à Rouen, si. Une fois, quelqu’un m’a demandé, alors que je jouais en ville, si j’étais intéressé par jouer dans un château. Moi, je pensais que c’était une blague. Mais non, ce monsieur m’a vraiment appelé et c’était vraiment pour jouer dans un château ! Et puis j’ai animé toute la soirée dans le château. Je me souviens, c’était pour un anniversaire. Il fallait même avoir un déguisement médiéval. Bien sûr, j’ai été rémunéré, et j’ai même passé la nuit dans le château ! C’était une très bonne expérience qui est restée gravée.
Sur Lille, je n’ai pas vraiment rencontré de gens comme ça. C’est souvent plus des gens qui vont te juger sans te connaître, malheureusement… Après, j’y ai rencontré une dame, et on est devenu très bons amis depuis ! Il y a des gens qui s’arrêtent, qui m’écoutent, qui discutent, mais pas forcément tout le monde.
La Place aux Oignons, dans le Vieux-Lille. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Pour l’acoustique, sans doute. Le violoncelle sonne magnifiquement là-bas ! Et j’aime bien le public de cette place, ce sont souvent des personnes cultivées.
Je n’ai pas de morceau préféré. Et quand je joue dehors, j’improvise beaucoup. Je ne joue pas un morceau spécial. J’adore improviser ! L’improvisation, c’est un art que je n’ai pas du tout appris au conservatoire, mais par moi-même. Ce n’est pas quelque chose de facile, l’improvisation. Il faut être complètement libre d’esprit pour improviser …
J’écoute de la musique, je travaille un peu mon violoncelle, je fais mes courses… Je fais aussi des lives Facebook, toujours dans cet objectif de partager mon amour de la musique… Et d’ailleurs, sur Facebook, je poste beaucoup de musiques et je ne poste rien du tout sur le Covid19. Je ne poste pas de fausses nouvelles, etc. On est déjà assez bombardé par toutes ces choses, je n’ai pas envie d’en remettre une couche. On en a assez avec les médias !
Oui ! Essayez de redécouvrir la nature, essayez de redécouvrir la vie ! Et puis d’arrêter de se détruire. Ce que je veux dire par là, c’est de recommencer à vivre pleinement, de vivre réellement, et plus de manière superficielle. Et justement, ce confinement, c’est un bon moment pour réapprendre à vivre complètement. C’est dans des moments comme cela qu’on commence à se poser des questions…